La monnaie, point faible du capitalisme

La monnaie, point faible du capitalisme V 11.11.2010

L’objet de cet essai et de montrer une vue d’ensemble, de poser le problème, en un minimum de mots.                                 

Le capitalisme repose sur une convention et une contradiction.

La convention (ou règle du jeu) est le lien monnaie (ou signe) et matière. Ex : Dollar/Or.

La contradiction, c’est que les gains de productivité sont contradictoires à ce postulat.

Commençons par :

I) La contradiction, les gains de productivité sont contradictoires à ce postulat.

Marx le démontre à travers un exemple simple :

Si un ouvrier fabrique une épingle par jour, les épingles sont rares et coûtent cher, ce qui permet de payer la fabrication, l’ouvrier et, de plus, de dégager de la plus value ou bénéfice.

Et accessoirement ça permet à l’ouvrier de s’en acheter une.

Tout va bien dans le meilleur des mondes capitalistes possibles.

Mais si le même ouvrier fabrique trente mille épingles par jour…

Le prix des épingles s’effondre et le patron ne peut plus payer son salarié et encore moins dégager un bénéfice.

Et le salarié ne peut plus acheter d’épingle…

C’est la déroute…  Dans l’abondance…

Le patron doit alors concevoir des épingles de couleur pour créer le besoin.

Mais si les gains de productivité continue d’augmenter, ça recommence…

Alors le patron conçoit des épingles fragiles pour obliger à son remplacement, à une rotation, pour maintenir coûte que coûte un prix élevé. Ça ne suffit pas…

Alors les patrons jouent à la guerre économique, c’est-à-dire qu’ils inventent le marketing et la publicité, (ces consultants et autres publicitaires, sont payés, et cher, par les gains de productivité).

Cela dit, ils sont des envouteurs et l’on ferait aussi bien de les payer à ne rien faire.

Le but du marketing, est de concevoir des emballages pour des lessives ou seul l’emballage change et ça correspond aux épingles de couleurs de Marx.

Le but de la publicité est d’essayer de créer une addiction, une compulsion, comme une drogue et de tenter de vendre plus et si possible plus que la concurrence en ensorcelant le chaland.

Le coût de la publicité et du marketing est compris dans le prix de la marchandise !

Donc travailler plus pour acheter ?…  Non, pour subir de la manipulation de cerveau…

Cela ne suffit toujours pas. Les gains de productivité sont encore trop grands.

Alors puisqu’on ne peut plus faire de bénéfices, les capitalistes vont créer de la monnaie.

Les banques créent de la monnaie dite (scripturale), par des lignes d’écriture, qui  repose de nos jours sur la garantie de la banque d’émission… (Sic)

C’est à dire de la monnaie mise en circulation et qui ne correspond pas à de la matière, comme de l’or par exemple. On nous dit sur des actifs…

C’est là que ça devient intéressant.

J’ai montré que les gains de productivité sont contradictoires au capitalisme.

Ce point mérite que l’on s’y arrête, 2 remarques.

1) La conséquence c’est qu’à service rendu égal je dois travailler infiniment plus, (dans l’exemple l’usage d’une épingle), c’est-à-dire soumis à l‘esclavage. (Autant casser des cailloux).

Au lieu de libérer des talents.

2) Nous sommes en capacité de (sur) production de tout, Ex : de lait ou d’ordinateurs, et l’on crève de faim dans le dénuement.                                                

Nous savons le faire, nous pouvons le faire, et nous ne le faisons pas…                     

Pour respecter quelle convention ???

Maintenant voyons de plus près l’escroquerie des capitalistes.

II) La convention du capitalisme : Le lien signe (ou monnaie) et matière.

Suite à la crise de 1929 et à la guerre 39-45 il a été décidé de revenir à une régulation et surtout au postulat, (ou convention) du capitalisme : le lien monnaie matière.

Ainsi fut établi l’étalon Dollar-Or comme monnaie mondiale. (Accord de Bretton Woods)

Les États-Unis du fait de la guerre au Vietnam dépensaient plus de dollars qu’ils n’avaient de réserve d’or.

Et donc décident de sortir de la règle du jeu, de la convention, en 1971.

Cela leur permet d’émettre de la fausse monnaie. (Dans le sens, de non respect de la convention)

Parallèlement la petite caste de quelques pourcents des capitalistes qui possèdent la plupart des richesses mondiales, (les spéculateurs) ont souhaité pouvoir en faire autant, et ont petit à petit organisé la dérégulation et la création de nouveaux outils, achat à terme en options, ventes à découvert etc, et de nouveaux produits, (produits dérivés), pour masquer leurs escroqueries.

Les banquiers eux, (il nous faut les distinguer des spéculateurs, même s’ils font partie de la même caste), agiront voici comment :

Ayant créé leur propre organe de régulation, le B.I.S (dit comité de Bâle), la règle principale est qu’il leur suffit d’avoir 8 % de fonds  propre.

A remarquer que les récents tests au Etats-Unis et en Europe obtiennent une moyenne de 4% c’est si faible que même le FMI s’en émeut et que Bâle III prévoit d’exiger plus.

Donc les banques prêtent l’argent qu’elles n’ont pas, c’est d’ailleurs essentiellement par ce biais qu’elles mettent en circulation de la monnaie. Note 1

Car cet argent est utilisé par l’emprunteur…

Qui repose de nos jours sur la garantie de la banque d’émission… (Sic)

Elles se disent : ils me rembourseront avec un intérêt, et je peux prendre une hypothèque par exemple.

C’est ce que Joseph Stiglitz lui-même appelle un système de cavalerie ça marche dans un système en expansion. (Système dit pyramide de Ponzi).

Mais si les remboursements ne se font pas ou si les prix des hypothèques sont moins élevés que les sommes prêtées tout s’écroule. (Des centaines de Banques ont fermées depuis 2007)

La garantie des banques en prend un coup.

Au début elles se prêtent entre elles le petit volant de 4%, puis ce maquillage s’arrête, sauve qui peut ! Si j’ai un tout petit peu d’argent en caisse je me le garde !

Pour se sauver de l’escroquerie elles demandent de l’argent aux États qui s’endettent pour tenter de les aider. Elles sont aidées aussi par les injections d’argent aux entreprises qui ainsi peuvent rembourser leurs dettes, ce qui sauve les banques et, au-delà,  la caste des capitalistes. (CF .Lordon)

Et les États se ruinent…

La population paye une 1ère fois.          

Les États-Unis émettent de la monnaie fictive, mais pas les États européens qui n’ont pas le droit de créer de la monnaie par le traité de Lisbonne.

De ce fait les États européens doivent emprunter au prix fort aux banques l’argent qu’ils ont donné au système ce qui les oblige à sacrifier leurs services sociaux. (Voir l’exemple de la Grèce).

La population paye une 2ème fois.  

Le résultat c’est qu’il y a de plus en plus de liquidités, (de monnaie).

Les spéculateurs avant la catastrophe annoncée, (probablement sous forme d’inflation si le peuple ne réagit pas avant), profitent de cette manne pour acheter de la matière : les uns, de l’or, il a été acheté sur certificats, (or-papier) plus d’or qu’il en existe d’après GEAB20*, va y avoir des perdants…

Les autres, de l’immobilier, des bijoux, des œuvres d’art, des terres, des matières premières, des mines et les récoltes… Va y avoir des gagnants.

(Et nous les revendre plus cher et ainsi affamer les peuples)

Et d’anticiper les énormes profits à venir si l’inflation se déclenche. Ex 1 kilo de riz acheté un dollar en vaudra mille.

Ce sera la 3ème fois que le peuple payera, et que les plus riches seront encore plus riches.         

A ce stade quelques remarques :

1ère remarque. L’ancienne convention du capitalisme, c’est-à-dire le lien monnaie-matière (Ex l’OR) est transgressé en premier par les capitalistes eux-mêmes, les États-Unis et la caste des plus riches; en revanche les pays les plus sociaux sont coincés par le traité de Lisbonne. Y voir une volonté des USA ???

2ème remarque. Les capitalistes font subir aux naïfs Européens une règle d’airain qu’eux mêmes ne respectent pas.

La règle du jeu bénéficie à celui qui ne la respecte pas.

3ème remarque. De deux choses l’une soit la création monétaire est néfaste, alors pourquoi le privé s’y autorise, soit elle est bénéfique alors pourquoi elle est interdite aux États ?

(Pas qu’Européens la très grande majorité des banques centrales sont devenues indépendantes et au service de la ploutocratie, d’où les BRI (banque des règlements internationaux), BIS, etc.… Qui échappent au politique, à la population.)

4ème remarque. La conséquence pour les États les plus naïfs, c’est la ruine de la puissance publique, et des moyens de la démocratie. (Il s’agit du démantèlement de la démocratie !)

5ème remarque. Le rôle des politiques est d’agir pour le bien commun, non au profit d’une classe.

(Ils se sont fait acheter, ou se sont couchés, ou rien compris)

Ce n’est pas un hasard si aux USA a été voté le déplafonnement des dons aux partis, suite à l’élection d’Obama qu’il trouvait trop à gauche. (Sic).

(On se doute que ce sont les républicains qui vont en bénéficier)

Alors quelle solution ?

Posons le problème.        

A mon sens, le problème réside dans la convention qui doit régir la monnaie ?

Du lien monnaie et ???

C’est la question que je pose.

La monnaie, (les pièces, les billets) est dite fiduciaire en laquelle nous avons foi, en laquelle nous avons confiance.

Pour cela il faudrait que la convention soit posée et respectée.           

Qu’en est-il de nos jours ?

Quand on lit les textes des économistes, aucun ne dit la même chose.

Pour faire simple, les uns parlent encore du lien monnaie matière, d’autres parlent de la création monétaire par les banques privées auxquelles elles apporteraient leurs garanties grâce aux actifs. (c’est à dire sur des titres. Du papier pour garantir du papier.)

Certains parlent même de valeurs-informations, (Donc de monnaie-informations ?) etc.

Et autres choses….

1ère conséquence : personne ne connaît la convention qui régit la monnaie de nos jours… 

Mon sentiment est que les capitalistes profitent de ce flou pour utiliser la monnaie comme une laisse, ils laissent filer quand ça les arrange et la resserre pour tenir la population.

Ils nous font mourir de faim et nous épuiser dans un travail stérile.

Le pouvoir n’est intéressant et possible que si est maintenue une différence entre la petite élite et les masses.

2ème conséquence : Il apparaît que les politiques, les gouvernements, et donc la population ont abandonné ce qui devrait être leur première préoccupation.

Deux hypothèses :

1) soit nous revenons à la convention de départ, monnaie-matière, ex l’or. (L’impasse démontrée par Marx). Car l’or est en quantité limité et ne peut suivre le gain exponentiel de productivité

Pour ce faire l’inflation est le plus simple et le plus probable, et ce sont les plus pauvres qui vont souffrir le plus. Avec un risque de chaos mondialisé.

2) soit nous changeons de convention !

De fait, c’est déjà fait !

Une piste :

Je pense que les gains de productivités dus à la mécanisation doivent (en effet), se traduire par de la création de « signe » sous contrôle du politique, c’est-à-dire des gouvernements eux-mêmes soumis au contrôle démocratique. (Lien production-monnaie).

Il nous faut concevoir un système international autre que ceux envisagés dans le passé.

Ce nouveau système, doit être au service de la population.

Il s’agit d’un changement de référentiel.

Conclusion :

Dans tous les cas de figure, la convention qui doit régir la monnaie doit faire l’objet d’un débat public, d’un débat démocratique, c’est un enjeu majeur.

Et rester sous le contrôle du politique.

Nota bene : il nous faut inverser la maîtrise de la création monétaire, que du privé elle passe à la souveraineté collective, pour inverser les effets et passer du « gâchis-pénurie » à la gestion maîtrisée de l’abondance.

Note 1 : Dès la fin du Moyen Age et à la Renaissance, jusqu’à nos jours, il s’agit pour les banquiers et financiers, à partir de l’argent récolté en dépôt, de prêter beaucoup plus qu’ils n’ont réellement dans leur coffre. L’argent emprunté est dépensé de suite pour un achat et revient dans une banque, alors que le crédit est remboursé, parfois, plusieurs années après. Ce qui permet de nouveau à la banque de prêter dix fois plus quelle ne possède ainsi de suite… Effet boule de neige qui permet aux financiers de prendre le pouvoir à peu de frais, mais risqué d’où les crises régulières que cela provoque.  

Le gain net de cet escroquerie est estimé à 60%.

C’est évidemment une escroquerie financière car ils donnent l’illusion rassurante d’avoir des fonds alors qu’ils n’en ont pas.

Sans compter des taux d’intérêt souvent indécents.

Voir aussi : http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_de_r%C3%A9serves_fractionnaires

Le mécanisme est simple :

  1. L’État est obligé d’emprunter (si la recette des impôts n’est pas assez haute) aux banques commerciales ;
  2. Les banques demandent de rembourser l’emprunt et les intérêts ;
  3. Pour rembourser les intérêts, l’état demande à la population de se serrer la ceinture et prélève plus d’impôts ou de taxes ;
  4. L’état rembourse les intérêts auprès des banques.
  5. La dette augmente,
  6. Dette que le peuple est contraint de rembourser et qui génère un revenu sûre pour les banques commerciales.  

Sources :   

Karl MARX : Le capital

http://www.leap2020.eu/GEAB-N-41-est-disponible!-Decennie-2010-2020-Vers-une-victoire-par-KO-de-l-or-sur-le-Dollar_a4193.html

Les autres sources sont trop nombreuses pour être citées.

POST-SCRIPTUM

En résumé ce texte permet de comprendre que le capitalisme DOIT créer la PÉNURIE par le gâchis pour se sauvegarder ! (Pour faire une plus-value)

Que 100% de la création monétaire est passée au service du privé !

(Création par le crédit et par l’émission de billets).

Exemple : les planches à billets de la BCE et de la FED sont au service des banques privées !

Certains estiment que cette création monétaire au service du privé est très largement supérieure à l’économie réelle.

Elle dépasse très largement les besoins des états.

En revanche finance les spéculateurs qui rachètent les terres, mines, services publiques, bref les moyens de productions qui leurs permettrons d’organiser la disette à leur guise. 

Ce qui invalide le gros mensonge des capitalistes qui prétendent que si les banques centrales étaient aux services des états ce serait source d’inflation.

Nous pouvons comprendre qu’ils nous mentent car l’enjeu : c’est les moyens du pouvoir.  

Il faut que les ETATS, c’est-à-dire la population REPRENNENT EN MAIN LA MONNAIE.
La monnaie est un signe entre un produit ou un service et celui qui l’utilise.
LIEN PRODUCTION-MONNAIE.
Cette valeur doit être décidée par le plus grand nombre c’est-à-dire les états, à condition qu’ils soient démocratiques.
C’EST UN ENJEU MAJEUR

Gâchis bien illustré dans le film :
“Prêt à jeter, l’obsolescence programmée”. Documentaire de Cossima Dannoritzer.
Allemagne, 75 min. Diffusé le mardi 15 février 2011 sur Arte.
L’Obsolescence Programmée est une idée qui ne date pas d’hier. En 1928, une revue de publicité influente en envisageait le besoin sans détournements : « Un article qui ne s’abîme pas est une tragédie pour les affaires ». C’est une tragédie également pour la société moderne de la croissance, laquelle se base sur un cycle de plus en plus accéléré de production, de consommation et de gaspillage.

 

18 Replies to “La monnaie, point faible du capitalisme”

  1. La surproduction est la conséquence des gains de productivité.

    En résumé ce texte permet de comprendre que le capitalisme DOIT céer la PÉNURIE pour ce sauvegarder ! (Par le gâchis)

    Que 100% de la création monétaire est passée aux mains du privé !
    (Création par le crédit et par l’émission de billets).

    La planche à billets de la BCE est au service des banques privées !

    Certains estiment que cette création monétaire au service du privé est très largement supérieure à l’économie réelle.
    Ce qui invalide le gros mensonge des capitalistes qui prétendent que si les banques centrales étaient aux services des états ce serait source d’inflation.

    Nous pouvons comprendre qu’ils nous mentent car l’enjeu : c’est les moyens du pouvoir

    Gâchis bien illustré dans le film :
    “Prêt à jeter, l’obsolescence programmée”. Documentaire de Cossima Dannoritzer.
    Allemagne, 75 min. Diffusé le mardi 15 février 2011 sur Arte.
    L’Obsolescence Programmée est une idée qui ne date pas d’hier. En 1928, une revue de publicité influente en envisageait le besoin sans détournements : « Un article qui ne s’abîme pas est une tragédie pour les affaires ». C’est une tragédie également pour la société moderne de la croissance, laquelle se base sur un cycle de plus en plus accéléré de production, de consommation et de gaspillage.

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